2 ans auparavant, Contre-attaque

Morgan prit rendez-vous avec Michael et, dès qu'ils eurent échangé quelques banalités, elle lui donna deux objets. Le premier était le module de télémétrie qu'ils avaient enlevé ensemble à la configuration de Rita. Le second était l'unité de stockage qu'elle avait trouvé dans une poche de l'agresseur de Lise. Michael les tourna entre ses mains. Elle lui dit :

— C'est l'heure pour toi de tenter ta chance à rentrer dans la légende des hackers.

Michael crut pendant une seconde à une moquerie, et il faillit lui répondre sur le ton approprié. Puis il vit la noirceur du regard de Morgan, son calme déterminé, et il plissa les yeux :

— C'est quoi cette unité de stockage ?

— Tu ne veux pas savoir comment je l'ai eu. Rita a passé la nuit à casser la protection. D'après elle, tu y trouveras une masse d'informations techniques, des clés, des codes... Si tu ne peux pas ouvrir une brèche avec ça, tu ne rentreras jamais chez eux.

— Il faut s'installer ou c'est juste un coup ? Je fais quoi quand je suis à l'intérieur ?

— Ils ont un dossier sur moi. Recherche et effacement de tout enregistrement ou document me concernant. Opération unique.

— Ils vont avoir des sauvegardes. Il va falloir que je m'installe un peu pour les trouver et les détruire, attendre au minimum un cycle, en général, 24h.

— Fais très attention à ne pas te faire choper. Et ne laisse aucune trace.

Il hocha pensivement la tête.

— Il va me falloir des codes d'abonnement volés pour l'accès Internet, c'est pas donné. Et aussi je vais sacrifier les unités centrales qui feront l'attaque.

Morgan sourit et lui donna une pleine poignée de puces monétaires.

— Achètes-en dix si tu veux.

— Il va me falloir Rita, son module cryptographique est mortel.

Morgan hocha la tête.

« Quand est-ce que je peux passer la prendre ?

— Quand tu veux. Il y a quelque chose qui te chagrine ?

— Oui. Détruire un seul dossier, c'est un peu comme laisser une carte de visite. Ça vous ennuie vraiment si avant de partir je brouille les pistes en leur mettant le souk genre guerre totale ?

— Tu as raison. Non, ça ne m'ennuie pas, au contraire. Fais-leur un maximum de dégâts. Qu'ils en pleurent leur mère.

Avec un sérieux remarquable, il affirma doucement en secouant la tête :

— Si je passe, ça sera Tchernobyl.